L’HEURE DES BILANS

Évolution personnelle et professionnelle

L’HEURE DES BILANS

C’est une grave erreur que de croire que le sens de la vie s’épuise au cours de la phase de la jeunesse et de l’expansion. L’après midi de la vie a tout autant de sens que la matinée mais son sens et son but sont tout différents. »
C.G Jung

Il y a plusieurs années j’ai fait le rêve suivant : Un paysan de Beauce, propriétaire de quelques hectares de terre, me faisait visiter son domaine qu’il souhaitait me confier avant de se retirer. Derrière la maison une grand étendue de terre à cultiver. La terre était nue mais elle avait été retournée et présentait des sillons réguliers. Devant la maison un jardin d’agrément avait été aménagé. Des parterres de fleurs, des bosquets, des allées, des bancs pour s’assoir étaient disposés çà et là et faisaient de l’ensemble un endroit agréable et reposant. Quelques personnes s’y promenaient, d’autres étaient assises au soleil. Après m’avoir fait visiter le jardin, il m’entraina un peu plus loin, et, arrivés à une sorte de belvédère, il me montra le panorama. Au loin s’étendait la ville, ses bureaux et ses usines aux hautes cheminées. De là se dégageaient du bruit, de la fumée et l’impression d’une intense activité. Il m’expliqua que son jardin était ouvert aux gens de la ville et des usines pour qu’ils viennent s’y resourcer et reprendre contact avec la nature. Il me dit aussi qu’il faudrait que peu à peu son jardin s’étende et gagne du terrain sur la ville et les usines pour offrir une plus grande aire de repos.

Les images et les impressions de ce rêve me reviennent souvent lorsque je reçois, pour le temps d’un bilan, des hommes et des femmes qui veulent savoir où ils en sont et ce qu’ils pourraient faire de leur parcours professionnel (ou personnel). Ils sont comme les figures de mon rêve qui quittent pour un moment le bruit, le mouvement et la foule des affaires pour se retrouver avec eux-mêmes.

Ils cherchent un espace tranquille, à part, où s’asseoir et avoir le loisir de réfléchir à ce qu’ils sont. Ils viennent pour puiser à la source d’eux-mêmes de quoi refaire leurs forces. Soit en reprenant contact avec des aspects de leur nature première. Soit en explorant de nouvelles parcelles d’eux-mêmes qui viendront enrichir ce qui a déjà été cultivé. Au contact de leur terre nourricière et de leur bien foncier, ils peuvent penser à ce qui leur convient, au sens personnel à donner à leur activité, à la façon de réunir et mieux équilibrer leur vie professionnelle et leur jardin privé.

Ces moments de retour sur soi-même servent à bâtir un parcours sur les seules fondations solides que l’on aie, celles creusées  sur le terrain de sa personnalité. Ils sont, de plus, rendus indispensables  par le tohu-bohu et le tourbillon grandissants de la vie des affaires. La complexité et les sollicitations accrues du monde du travail nous tirent à hue et à dia ou nous proposent de multiples voies. Si nous ne tenons pas solidement  à notre axe de développement personnel, en sachant bien ce que nous voulons sur la base de ce qui nous convient, nous avons vite fait de glisser vers des formes de réalisations qui, n’étant pas les nôtres, nous déstabilisent ou nous épuisent. S’accorder régulièrement  un temps pour faire le point empêche ces divagations hors de soi et limite le risque d’y voir s’y épuiser notre vitalité.

Extrait  du livre  » DE LA CARRIERE A L’ITINERAIRE  »  – Flore Delapalme, Ed. Chotard, 1993